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Accueil Social, économie et politique 35h : Borloo pour une "modernisation tenable"

35h : Borloo pour une "modernisation tenable"

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Après avoir dénoncé les effets pervers des lois Aubry, Jean-Louis Borloo a déclaré aujourd'hui, au deuxième jour des débats à l'Assemblée autour de la proposition de loi UMP réformant les 35 heures, souhaiter "la modernisation des 35 heures pour qu'elles soient tenables".

C'est une "proposition à la fois simple et qui nous paraît de bon sens" alors que les 35 heures ont donné "des résultats pour le moins nuancés", a dit le ministre de la Cohésion sociale à sa première intervention dans le débat. "Il est probable que les adaptations Robien **, voire Aubry I ont permis à une partie de l'industrie française (...) des mutations indispensables", mais "dans d'autres secteurs où la part de main d'oeuvre est décisive" cela a "probablement freiné une part du développement économique de notre pays", surtout dans les petites entreprises, a-t-il estimé.
"Comment ne pas voir que si ce passage" aux 35 heures a "permis de la flexibilité dans les entreprises, il s'est fait au prix de ce qu'on appelé pudiquement la modération salariale, c'est-à-dire en réalité une pression extrêmement forte sur les salaires les moins qualifiés", a-t-il pointé. "Les plus mécontents se trouvent essentiellement parmi les ouvriers" pour qui elles "ont créé plutôt des inquiétudes et des modulations d'horaires collectifs".
"Les 35 heures payées 39, cela a été considéré comme un acquis social, dont acte : la seule question qui nous est posée, c'est la modernisation des 35 heures pour qu'elles soient tenables", a ajouté le ministre. "La modernisation, ce sont trois choses", a-t-il ensuite défini : la "réactivité de nos entreprises", la "capacité à avoir plus de revenus" et la "modernisation du dialogue social".

Cette intervention "tranche singulièrement avec tout ce que nous avons pu entendre pendant ce débat", a jugé Jean Le Garrec (PS) en estimant que si le ministre avait parlé plus tôt, le débat aurait "pu s'engager au fond et non pas sur des positions caricaturales". Toute la matinée, députés de gauche et de droite se sont mutuellement accusés de sombrer dans l'idéologie. La gauche s'est efforcée de démontrer la "supercherie" qui sous-tend selon elle la réforme. "Elle ne remet pas en cause les 35 heures mais les 39 heures, acquises en 1982", s'est indigné Maxime Gremetz (PCF), prédisant aux salariés des semaines de 48, voire 61 heures. Elle "n'est pas seulement conservatrice, elle est antisociale puisqu'elle tend à allonger la durée du travail, ce qui n'avait pas été fait depuis 1936". C'est un "gros mensonge", a renchéri Elisabeth Guigou : "Mettre fin aux 35 heures ne va pas augmenter le pouvoir d'achat des salariés ni leur liberté de choix" car ils "ne pourront pas refuser de faire des heures supplémentaires sans s'exposer à un licenciement pour faute grave", a assuré l'ancienne ministre de l'Emploi.

L'examen des quatre articles devrait commencer mercredi en fin d'après-midi, les débats s'achèveront demain, et le texte sera soumis au vote solennel de l'Assemblée mardi prochain. Cette proposition de loi est pour partie l'aboutissement des travaux d'une mission parlementaire sur les 35 heures créée fin 2003 à l'issue d'un forcing des réformateurs de l'UMP, et dirigée par les deux co-signataires du texte, Patrick Ollier et Hervé Novelli.

** 1996 : première loi Robien sur la réduction du temps de travail.
À lire également nos autres articles & commentaires sur le sujet dans l'Actualité sociale, économique et politique : "77% des salariés sont pour les 35h" et "35h : le PS demande le retrait de la proposition de loi".

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Mis à jour ( Mercredi, 02 Février 2005 16:56 )  

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