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Accueil Social, économie et politique Emplois aidés : poudre aux yeux ?

Emplois aidés : poudre aux yeux ?

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Le nombre des emplois aidés non marchands reviendrait en 2009 à son niveau de 2006, malgré l'arrivée du nouveau "contrat d'avenir" prévu dans le plan Borloo et réservé aux bénéficiaires de minima sociaux, selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Une récente étude de l'OFCE retient une extinction des emplois-jeunes à l'horizon 2007, puis une continuation de la baisse progressive des contrats emploi-solidarité (CES), rebaptisés contrats d'accompagnement à l'emploi (CAE) :
Ainsi, les emplois-jeunes passeraient de 111.000 en 2004 à 80.000, 40.000, et 10.000 successivement en 2005, 2006 et 2007, avant de disparaître.
L'évolution parallèle des CAE - ex CES - serait successivement de 218.000, 178.000, 155.000, et 135.000 en 2007, puis 119.000 en 2008 et 106.000 en 2009.
Les contrats d'avenir, après une période de montée en charge en 2005 (77.000), passeraient à 226.000 en 2006, 260.000 en 2007 et 2008, avant de revenir à 230.000 en 2009.

Au total, les emplois aidés - 336.000 en 2005 - culmineraient à 422.000 en 2006 avant de redescendre progressivement à 336.000 en 2009. Ce qui surprend, car le gouvernement met beaucoup l'accent sur ces dispositifs pour contribuer à réduire le chômage... Jean-Pierre Raffarin, dans son grand optimisme, pense-t-il que d'ici 5 ans il aura baissé de 50% (à raison de 10% par an, ha ha ! D'ici là, il ne sera plus premier ministre, mais qui récolterons-nous à sa place ?) ?

L'Etat, en réalité, envisage l'économie de 770 M EUR entre 2006 et 2009 sur les emplois aidés.
Mais si, en apparence, les contrats d'avenir sont moins coûteux à financer que les emplois-jeunes et les CAE, l'OFCE estime que "l'enveloppe budgétaire affectée au contrat d'avenir ne semble pas incorporer le coût des formations obligatoires" pour les personnes concernées (à raison de 1.500 euros par personne et par an, une dépense supplémentaire de 390 M EUR).
Christian Paul, député PS de la Nièvre, notait déjà en 2002 que "la logique de l'actuelle majorité selon laquelle la création d'emplois dépend essentiellement de la croissance, du coût du facteur travail et de la rentabilité économique des emplois créés, est cohérente avec la suppression de ces contrats. Ce choix suppose à tout le moins que soient adoptées des mesures en matière de formation professionnelle rapprochant la formation des demandeurs d'emploi des besoins des entreprises". Voilà qui est fait : le contrat d'avenir propose une formation obligatoire... Mais de quel type, et de quelle qualité ?

Béquilles du chômage, les emplois aidés se succédent depuis vingt ans, changeant sans cesse de nom et de forme : les CES en CAE, les emplois-jeunes en CIVIS, les CIE avant le RMA et le contrat d'avenir, et les CEC, les CEV, les Contrats de Qualif', et les CRE et les TUC... on s'y perd.
Le gros problème, loin d'être résolu, est de s’assurer que les employeurs n’y recourent pas pour des effets d’aubaine (substitution à des emplois statutaires ou de droit commun pour des raisons budgétaires), et qu'ils assument réellement leurs obligations en matière de formation et de réinsertion. C'est hélas l’une des limites de l’efficacité de ces différents programmes qui ont, de surcroît, sensiblement contribué à instaurer la précarité ainsi que la révision à la baisse de tous les salaires.
Mis à jour ( Jeudi, 25 Novembre 2004 20:20 )  

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